La Lutiniere

Blog du site www.sylvieptitsa.com

Publié le par *Sylvie Ptitsa*

 

La fée trouée (cadre noir)

 

 

 

 

J’ai perdu le chemin qui menait jusqu’à toi

Les ronces rongent tes empreintes et l’accord de nos pas

Tu as filé au loin pour tant d’échappées belles

J'écoute craquer les mailles de ma chair de dentelle

 

 

 

Je l’ai aimée pourtant, cette liberté si vaste

Qui nous équilibrait, maintenant elle me dévaste

Nous avions nos solos, mais aussi nos carrefours

Aujourd’hui disparus sous le silence des jours

 

 

 

Toi tu vas et tu viens, pour toi ça va de soi

Moi mon cœur se déchire comme un papier de soie

C'est plus un lien humain, juste un éclat d’éclairs

Qui me caterpillardent à feu de courants d’air

 

 

 

J’ai pensé et j’ai cru supporter cette cadence

J’ai espéré, voulu, excusé, pris patience,

La jungle des épines s'épaissit dans ma gorge

Une houle de sanglots au fond de moi s’engorge

 

 

 

C’est pas toi, c’est pas moi, c’est la faute à personne

Faut juste ouvrir les mains quand l’heure du départ sonne

Tu as fait ton possible, et moi même au-delà

Et ça n’a pas suffi, c’est tout et c’est comme ça

 

 

 

Toi va vis et deviens, vis ta vie, va vers toi

Tes absences sont trop lourdes pour ce papier de soie

Que depuis trop longtemps je colle et rafistole

J’ai besoin de partages, et toi de tes envols

 

 

 

Aujourd’hui je voudrais éteindre ma mémoire

Ne pas plomber ce jour de l’ombre d’une croix noire

J’aimerais te sourire et garder les yeux secs

Mais pardon, je l’avoue, je suis en mode échec

 

 

 

J’ai perdu le comment du rester près de toi

J'ai mal à toi

J’ai mal à toi

J’ai mal à toi

 

 

 

 

 

Ce n'est rien c'est pas grave un nuage ça passera

Si je serre bien les poings mon corps n’explose même pas

Je fore un atoll bleu dans ma cage thoracique

J’incise des bulles d’O2 dans l’acide sulfurique

 

 

 

Dans une seule vie on meurt et renaît tant de fois

Sur le triste désastre il me reste cette foi

Que même si tout s’arrête de ce côté-ci

Nous restons solidaires dans le même infini

 

 

 

Dans un autre espace-temps tout est toujours pareil

Nos comètes à nageoires fusent sous le même soleil

Nous créons à quatre mains des bouquets d’univers

Sur lesquels les génies des terres et des mers

Veillent

 

 

 

Chaque couleur me parle de ce qui ne meurt pas

Les prés de pissembulles ont le sourire du chat

Et ton nom

Aujourd'hui fracture en moi

Ton nom ne me donne plus que gratitude et joie

Nous sommes pour toujours

Jamais deux sans toi.

 

  

 

17.5.2012

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