J’ai perdu le chemin qui menait jusqu’à toi
Les ronces rongent tes empreintes et l’accord de nos pas
Tu as filé au loin pour tant d’échappées belles
J'écoute craquer les mailles de ma chair de dentelle
Je l’ai aimée pourtant, cette liberté si vaste
Qui nous équilibrait, maintenant elle me dévaste
Nous avions nos solos, mais aussi nos carrefours
Aujourd’hui disparus sous le silence des jours
Toi tu vas et tu viens, pour toi ça va de soi
Moi mon cœur se déchire comme un papier de soie
C'est plus un lien humain, juste un éclat d’éclairs
Qui me caterpillardent à feu de courants d’air
J’ai pensé et j’ai cru supporter cette cadence
J’ai espéré, voulu, excusé, pris patience,
La jungle des épines s'épaissit dans ma gorge
Une houle de sanglots au fond de moi s’engorge
C’est pas toi, c’est pas moi, c’est la faute à personne
Faut juste ouvrir les mains quand l’heure du départ sonne
Tu as fait ton possible, et moi même au-delà
Et ça n’a pas suffi, c’est tout et c’est comme ça
Toi va vis et deviens, vis ta vie, va vers toi
Tes absences sont trop lourdes pour ce papier de soie
Que depuis trop longtemps je colle et rafistole
J’ai besoin de partages, et toi de tes envols
Aujourd’hui je voudrais éteindre ma mémoire
Ne pas plomber ce jour de l’ombre d’une croix noire
J’aimerais te sourire et garder les yeux secs
Mais pardon, je l’avoue, je suis en mode échec
J’ai perdu le comment du rester près de toi
J'ai mal à toi
J’ai mal à toi
J’ai mal à toi
Ce n'est rien c'est pas grave un nuage ça passera
Si je serre bien les poings mon corps n’explose même pas
Je fore un atoll bleu dans ma cage thoracique
J’incise des bulles d’O2 dans l’acide sulfurique
Dans une seule vie on meurt et renaît tant de fois
Sur le triste désastre il me reste cette foi
Que même si tout s’arrête de ce côté-ci
Nous restons solidaires dans le même infini
Dans un autre espace-temps tout est toujours pareil
Nos comètes à nageoires fusent sous le même soleil
Nous créons à quatre mains des bouquets d’univers
Sur lesquels les génies des terres et des mers
Veillent
Là
Chaque couleur me parle de ce qui ne meurt pas
Les prés de pissembulles ont le sourire du chat
Et ton nom
Aujourd'hui fracture en moi
Ton nom ne me donne plus que gratitude et joie
Nous sommes pour toujours
Jamais deux sans toi.
17.5.2012