La Lutiniere

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Publié le par *Sylvie Ptitsa*

 

"Le saviez-vous ?" - Les "Katakombenschulen" (écoles des catacombes)

  

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Ecoliers d'une "Katakombenschule" dans une ferme du Tyrol du Sud, vers 1927

Source : www.suedtyrol.info

 

 

Les "Katakombenschulen" ont été créées illégalement pendant la période fasciste dans le Tyrol du Sud (rattaché depuis 1919 à l'Italie), pour assurer une instruction régulière des élèves dans leur langue maternelle, l'allemand ; elles ont accueilli environ 30 000 enfants. Pourquoi des écoles clandestines ?...

 

Dans le contexte politique d'italianisation du Tyrol du Sud, la Lex Gentile d'octobre 1923 décréta qu'à partir de l'année scolaire 1925/1926, l'italien serait la langue d'enseignement exclusive dans toutes les écoles. Les professeurs sud-tyroliens furent congédiés et remplacés par des Italiens qui, souvent, ne parlaient pas l'allemand ; l'allemand fut aussi interdit à partir d'octobre 1924 dans tous les jardins d'enfants.

 

Les familles tentèrent d'organiser des cours et des espaces de jeu privés ; ceux-ci furent strictement interdits par un décret de novembre 1925. Pour assurer aux enfants un enseignement dans leur langue maternelle, il fallut donc organiser un réseau d'écoles clandestines.

 

Pour cela, il fallait trouver des locaux appropriés, se procurer du matériel d'enseignement et payer des professeurs. L'âme du mouvement fut le chanoine Michael Gamper, avec des personnalités engagées comme le Dr. Joseph Noldin, un avocat. À leurs côtés, beaucoup d'enseignants, comme Rudolf Riedl, Angela Nikoletti et Berta Gelmini, consacrèrent tous leurs efforts à ces cours en allemand, désormais interdits.

 

Angela Nikoletti - Source : https://suedtiroler-freiheit.com

 

Le matériel d'enseignement fut importé en contrebande au Tyrol du Sud depuis l'Allemagne et l'Autriche. Environ 200 professeurs furent formés. Les institutrices se faisaient souvent passer pour des paysannes et la « classe » avait lieu l'après-midi, après le cours officiel, dans des fermes, des greniers, des restaurants. Si une Katakombenschule était repérée, les maîtres et les parents s'exposaient à des amendes sévères, voire à la prison ou à l'exil.

 

L'instruction religieuse en langue allemande fut réautorisée en 1928 pour la catéchèse, puis, à partir de 1939, exclusivement pour les écoliers dont les familles avaient ''opté'' pour l'Allemagne (scission entre les "Dableiber" choisissant de rester au Tyrol du Sud, et les "Optanten" retournés s'installer dans l'Allemagne du IIIe Reich, en particulier sur les terres conquises à l'Est, comme en Pologne). En 1943, après l'occupation par les troupes allemandes, les cours en allemand servirent les intérêts du régime nazi.

 

Après la Deuxième Guerre mondiale, l'instruction en allemand fut réintroduite : depuis que le Tyrol du Sud a le statut de province autonome (1972), l'allemand et l'italien y sont deux langues officielles.

 


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Une exposition sur les "Katakombenschulen" ouvre le 20 juillet à Neustift (photo), près de Brixen,  tour "Engelsburg".

 

Sources : Wikipedia et www.suedtirol.info             

 

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