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par
*Sylvie Ptitsa*
Patrick Burensteinas est docteur en Physique et Alchimiste. Il décrit son travail comme un art qui cherche à faire disparaître la matière au profit de la lumière. (...)
Vous êtes Alchimiste, c’est un mot qui fait résonner un tas de symboles et de mystères. Qu’est-ce que c’est qu’un alchimiste ? PB : L’image que l’on a de l’alchimiste ce sont des personnes, au Moyen Âge, qui cherchaient la pierre philosophale et qui, en réalité, voulaient plutôt transformer le plomb en or. Ils ont ainsi trouvé des produits chimiques qui ont donné, une fois la superstition envolée, la chimie. L’Alchimie ce n’est pas cela, c’est avant tout une méta-physique, c’est-à-dire une voie de réintégration. C’est l’idée que nous venons d’un tout et qui pose la question : « Comment va-t-on y retourner ? ». C’est véritablement une quête philosophique.
En voulant faire ça, l’alchimiste travaille sur la matière tout en voulant faire disparaître l’univers. Quand on arrive dans ce monde on apparaît, et on disparaît lorsqu’on le quitte. Finalement, nous ne faisons que paraître. En alchimie on parle de persévérer où l’on entend « percez et vous verrez ». La question est alors « Percer quoi pour voir quoi ? ».
Percer le monde pour voir ce qu’il y a derrière, c’est le but de l’alchimie. La pierre philosophale est un clou qui perce la réalité pour montrer la lumière qui est derrière. (...)
N’y a-t-il pas une dualité entre la science et une forme d’ésotérisme ?
PB : L’alchimie n’existe pas, pour être concret. Lorsque j’ai commencé à faire de l’alchimie, j’ai voulu la "scientifiser". Je pensais qu’il s’agissait de techniques que l’on avait oubliées et qu’il suffisait de retrouver. Aujourd’hui je m’aperçois que ce n’est pas du tout ça. L’alchimie est un art. D’ailleurs l’alchimie s’appelle « le grand art » et l’art n’est pas quantifiable. L’artiste ne va pas fonctionner par raisonnement, mais par inspiration. La science, c’est comprendre ce qu’il y a à l’intérieur de la bulle, l’art c’est comprendre ce qu’il y a à l’extérieur. Ce sont simplement deux choses différentes.
Vous dites être un alchimiste opératif. Qu’est-ce que ça veut dire ?
PB : L’alchimiste opératif travaille en laboratoire. Ce n’est pas un travail philosophique basé sur une vue de l’esprit. L’alchimiste opératif conçoit et ce qu’il conçoit il l’applique sur la matière. D’ailleurs c’est inscrit dans le mot « laboratoire » c’est « labor » et « oratoire », moitié dans la matière et moitié dans l’esprit. (...)
Existe-t-il une réalité pour vous ?
PB : Il en existe plusieurs. C’est une question de point de vue. La réalité ne dépend que de l’observateur. Si je suis dans une pièce, il y a de la musique partout, mais je ne l’entends pas. Par contre si j’ai un récepteur, je vais entendre une station de radio. Mais si je change la fréquence j’entendrai une autre station de radio. Les musiques sont au même endroit, mais peut-on dire que l’une d’elle est devant, derrière, dessus ou dessous ?... Elle est au même endroit, mais pas à la même fréquence. Ce qui est vrai pour la musique, doit être vrai pour la matière. Donc si la matière a une autre fréquence, elle dépend d’une autre réalité. On peut donc imaginer une infinité de réalités en fonction de la fréquence. " (...)
Extraits d'une interview de Patrick Bureinsteinas par Florian Lamiaux Lire l'interview en entier sur Quantique Media
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